Bayrou, « fonce, sur un malentendu ça peut marcher ! »
- Tristan NANCEY
- 1 févr.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 févr.
Que de maladresses depuis le 13 décembre dernier ! Ce « néophyte » qui rêva, sa vie durant, d’accéder aux fonctions les plus prestigieuses semble pourtant y avoir été mal préparé ! On le sent hésitant dans chacune de ses prises de parole. Sa manière bien personnelle de s’exprimer, faisant traîner à l’excès chacun de ses mots, permet de le reconnaître rien qu’en écoutant le timbre de sa voix.

À peine arrivé, il doit gérer la catastrophe naturelle qui s’abat sur Mayotte ! Première erreur et scandale médiatique, lorsque malencontreusement, il affirme sans le vouloir que le Premier Ministre ne peut quitter le territoire français si le Président est déjà à l’étranger. Or, il oublie de signifier que Mayotte est une collectivité territoriale française unique d’outre-mer.
Quelques jours plus tard, on apprend par une fuite dans la presse qu’il se rend en jet privé présidentiel à Pau, ville dont il continue à être le maire, pour présider le conseil municipal. Ahurissant ! Premier ministre ou maire, il faut choisir ! La fonction de Haut-Commissaire au Plan n’a, quant à elle, pas l’air de lui manquer, d’autant que son activité débordante (18 études en quatre ans selon un rapport sénatorial) prouvait son épanouissement ! La véritable raison est qu’il souhaite conserver son fief électoral à Pau, sans donner délégation à un autre élu. Il sait sa fonction de Premier ministre précaire, alors qu’à la moindre censure votée par la gauche et le Rassemblement national, il se retrouverait sur la paille du jour au lendemain, un peu comme Michel Barnier. Il y eut ensuite ses bafouillements au pupitre de l’Assemblée le 14 janvier lorsqu’il prononça son discours de politique générale. 1h30 ! Rendez-vous compte ! Bon, avec une diction à peine accélérée, on aurait pu tabler sur du 45 min, mais enfin passons ! L’ennui était perceptible sur les bancs. Les députés écoutant d’une seule oreille, le regard fixé sur leur mobile. Certains, moins addicts à cette technologie parasite, occupaient leur temps à brailler dans l’hémicycle, ralentissant davantage Bayrou qui essayait tant bien que mal de se repérer dans son tas de fiches, apparemment mal ordonnées.
En politique, ce n’est jamais assez ! Il y a fort à parier que François Bayrou ait déjà les yeux en direction de l’Élysée pour 2027. Sa sortie sur le « sentiment de submersion migratoire » lundi 27 janvier sur la chaîne de télévision LCI en est l’une des preuves. Quel bénéfice à se mettre la gauche à dos alors que les négociations pour un accord se tenait avec une partie du NFP et notamment avec le PS qui n’avait pas voté la motion de censure ? Pourquoi après une vie entière passée au centre, Bayrou parlerait-t-il (enfin !) du sujet de l’immigration, qui plus est, en employant le mot connoté « submersion », si ce n’est pour tenter de se démarquer de l’actuel Président de la République et de se créer une porte de sortie, sachant pertinemment que celle-ci n’est pas loin ?
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