Adieu Monsieur Delon
- Tristan NANCEY
- 18 août 2024
- 3 min de lecture
Comme 68 millions de Français, la rédaction du The TN Show a appris ce matin le décès de Monsieur Alain Delon. Nous tenions à lui rendre l’hommage qu’il mérite, à notre échelle.
Il était « bien français » et son juron préféré « putain de merde » reflétait toute sa personnalité. Le dernier monstre sacré du septième art français a rendu l’âme cette nuit, à l’âge de 88 ans. Il fût longtemps le visage de la France à l’international, reflétant l’allure, la culture et l’élégance. Personnage parfois colérique, son visage aux mille facettes, affirmait souvent haut ce que beaucoup dans le milieu pensaient tout bas.
Souvent rattrapé par le politiquement correct de l’époque, il envoyait tout valdinguer, quitte à choquer. Inspirante pour beaucoup, sa carrière comme sa vie fût traversée par de nombreuses épreuves qu’il parvint, non sans peine, à gravir. Face à la mort de ses amours, il traversa le temps sans quitter une certaine tristesse et cette voix nostalgique dont il ne pouvait se défaire. Il soufra toute sa vie de la relation entretenue avec ses parents biologiques, traumatismes qui le marquèrent à vie et influencèrent l’éducation qu’il donna à ses trois enfants.
Titulaire d’un CAP en boucherie, il enchaîne d’abord les petits boulots. Une rage l’anime déjà au plus profond de lui-même : s’en sortir, coûte que coûte. A 17 ans, il s’engage volontairement dans la Marine nationale. Il est affecté en Indochine, à Saïgon. Il découvre alors plusieurs valeurs qui le caractériseront plus tard et que jamais il ne reniera : l’honneur, l’amitié et une fierté chevillée au corps, celle d’être français, de porter haut le drapeau tricolore.
En 1956, alors qu’il revient à Paris, il bascule dans la petite délinquance. Se fiant à son physique ravageur de charmeur invétéré, charismatique à la silhouette envoutante, il rencontre du succès auprès de nombreuses femmes. Son premier grand amour est Brigitte Auber, actrice déjà connue à l’époque. C’est grâce à elle qu’il fait ses premiers pas à la caméra, sur les tapis rouges, en rencontrant l’acteur et réalisateur Jean-Claude Brialy. Au culot, il décroche ses premiers rôles, sans recevoir de formations au préalable. Après Clément dans Plein Soleil, c’est le réalisateur italien Luchino Visconti qui lui apprend le métier. Il ne sera d’ailleurs jamais comédien, mais acteur comme il le disait lui-même : « C’est un accident ce que je suis ».
C’est ainsi que débute son chemin de traverse. Le reste, vous le connaissez sans doute ! Une carrière, un nom qu’il s’est lui-même forgé, seul. Des succès planétaires : Le Guépard, Le Samouraï, Adieu l’Ami, La Piscine, Mr Klein, Le Clan des Siciliens et tant d’autres … Sur les pellicules des plus grands, de Visconti à Melville, de Deray à Verneuil sans oublier Clément, Blier ou Leconte. Il aura partagé le bras des plus belles : Romy Schneider, Nathalie Delon, Dalida, Mireille Darc ou Anne Parillaud …
Patriote sincère et convaincu, il n’aura jamais tourné le regard. Plusieurs mois aux Etats-Unis à la naissance de son fils Anthony, et alors qu’Hollywood lui ouvrait ses portes, il préféra revenir au pays. Rival puis ami de Jean-Paul Belmondo avec qui il tourna plusieurs fois, ils s’éteignent au même âge signant la fin de leur sprint légendaire entamé dans Sois belle et tais-toi, en 1958.
Simple coïncidence ou signe du destin qui les réunit une dernière fois, vers l’au-delà ?
R.I.P

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